Depuis le début de la crise, le Port de Valence a tout fait pour soutenir chaque composante de la communauté. Via des aides financières, il a tenté de soutenir le tissu local d’entreprises ; via sa fondation caritative Aportem, il a distribué des aides alimentaires aux plus démunis ; via des diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux, il a mis en avant les métiers qui sont en « première ligne » face au Covid-19.

La Autoridad Portuaria de Valencia est un membre actif de l’AIVP depuis 1997

AIVP – De quelle façon le Covid-19 affecte-t-il votre région ? Quelles en sont les répercussions sur les activités portuaires, notamment en ce qui concerne les aspects logistiques et économiques ?

Vicent Palací, Chef de la communication, ValenciaPort – Le Covid-19 a de sérieuses répercussions en Espagne, même si la région de Valence ne fait pas partie des régions les plus touchées par la propagation du virus. Les trois ports gérés par l’Autorité Portuaire de Valence (APV) – Valence, Sagunto et Gandia – poursuivent normalement leur activité afin de garantir l’approvisionnement de la population dans le respect des mesures de sécurité sanitaire imposées. Les ports n’ont, à aucun moment, interrompu leur activité. De fait, au mois de mars, Valenciaport a traité 430.000 conteneurs, ce qui correspond à une baisse de 9,83% que l’on peut attribuer, essentiellement, à la chute du trafic de conteneurs vides (-26,32%). Ce chiffre ne reflète pas le fait, non négligeable, que le port de Valence concentre une bonne partie du volet extérieur de l’économie espagnole et que les expéditions de conteneurs pleins ont augmenté, en cette période particulière, de 2,86% par rapport au mois de mars 2019.

Sur le plan économique, l’APV a mis en place une série de mesures compensatoires d’urgence destinées à atténuer les répercussions économiques du COVID-19. Parmi ces mesures figurent le paiement anticipé à 260 fournisseurs du port afin de soutenir leur trésorerie. Jusqu’au 24 avril, l’APV a avancé 6,41 millions d’euros et elle prévoit de porter ce chiffre à 51 millions d’euros d’ici la fin de l’année. De la même façon, la réduction des droits portuaires établie par le décret royal du 21 avril dernier s’élèvera à 6,2 millions d’euros pour l’exercice en cours. Ce sera alors un montant total de 57,2 millions d’euros que le Port de Valence aura « mis sur la table » pour faire en sorte, dans la mesure de ses possibilités, que la crise affecte le moins possible ses clients et fournisseurs.

AIVP – Nous avons récemment évoqué dans notre newsletter spéciale Covid-19 votre initiative « #AlPieDelCañón » qui consistait à diffuser sur les réseaux sociaux des vidéos des travailleurs portuaires afin de montrer quels efforts ils déploient pour approvisionner la ville malgré le Covid-19. Pouvez-vous décrire, en quelques mots, cette initiative ou les autres actions que vous avez mises en œuvre pour lutter contre le virus ?

Vicent Palací, Valencia Port – #AlPieDelCañon (« sur la brèche ») est une initiative lancée par Valenciaport par solidarité avec les soignants et les travailleurs sociaux qui nous a permis d’atteindre un autre objectif très important pour la communauté portuaire, celui de rendre visible le personnel du transport et de la logistique grâce à qui l’Espagne peut s’approvisionner en produits essentiels en cette période particulière.

AlPie del Cañon © ValenciaPort

Nous voulions que les policiers, les dockers, les pilotes, l’équipage des remorqueurs, etc. puissent créer leur propre vidéo. À l’aide de leur téléphone portable, ils allaient pouvoir nous raconter ce qu’ils font, nous expliquer en quoi consiste leur travail et nous parler des difficultés supplémentaires imposées par les mesures de sécurité. Nous voulions faire savoir que le transport, la logistique, les ports, la technologie, la sécurité, etc. sont des services essentiels au bon fonctionnement d’un pays. Ils sont indispensables si l’on veut que les marchandises soient livrées aux quatre coins d’un territoire.

AlPie del Cañon © ValenciaPort

Nous avons réceptionné 130 vidéos. Nous les avons étiquetées, y avons inséré le nom de la campagne, avons identifié les auteurs et les avons diffusées sur les réseaux sociaux du port (Twitter, Facebook, Instagram, Youtube et Linkedin). Ce sont des témoignages d’un grand intérêt éducatif, porteurs d’une grande force morale. La durée des vidéos ne devait pas excéder une minute et les messages ont été diffusés tels quels, sans aucune intervention de notre part.
La publication des vidéos a toujours été accompagnée des hashtags #valenciaport, #alpiedelcañón, #estevirusloparamosunidos ou #esteviruselparemunits et les entreprises, ports ou organismes internationaux comme l’AIVP ont toujours été cités, ce qui a permis un meilleur impact et une plus grande diffusion.

Après la première phase de la campagne, le service du personnel a fait savoir à l’ensemble des employés qu’il n’était plus nécessaire de passer par le service de la communication pour publier sa vidéo. Grâce aux hashtags mentionnés plus haut, le personnel du Port a maintenant la possibilité de le faire lui-même. Un appel a également été lancé, depuis les réseaux sociaux, aux entreprises de la communauté portuaire et #alpiedelcañón s’enrichit chaque jour de nouvelles vidéos.

Il est possible de se rendre compte de la diversité et de la pluralité des contenus publiés jusqu’alors en consultant la page Valenciaport.com/alpiedelcanon. Mais la totalité des envois est disponible dans le cloud. C’est là le grand mérite de cette campagne. Il y a des vidéos en chinois, en turc et même en serbo-croate. Des expériences de la pandémie nous parviennent d’Argentine, de Londres, du Havre, de Rome, de Paris, de Bruxelles, d’Hambourg, …

AlPie del Cañon © ValenciaPort

AIVP – Le confinement a modifié notre façon d’interagir et nous empêche de prévoir des manifestations, au moins dans un futur proche. Comment vous y prenez-vous pour garder le contact avec les citoyens et préserver leur accès à la culture Ville Port ?

Vicent Palací, Valencia Port – Pour le moment, l’état d’urgence ne nous permet pas d’organiser des activités culturelles dans la tour d’horloge (Edificio del Reloj). On a cependant commencé à réfléchir à d’autres types d’activités qui seront publiées en ligne afin de solliciter la participation des citoyens et leur permettre d’accéder à la culture Ville Port.

Pour la suite, nous allons bientôt lancer une nouvelle action et tout le monde pourra nous envoyer par e-mail des photos de ce qu’il vit au jour le jour. Nous voulons des milliers de photos prises en première ligne par des gens différents. Elles seront triées et nous en ferons une exposition en hommage à tous ceux qui luttent pour venir à bout de cette pandémie, en signe de remerciement.

AIVP – Dans notre édition spéciale, nous avons également mentionné l’initiative de votre partenaire, la fondation ValenciaPort, intitulée « Aportem » et qui consistait à délivrer des bons alimentaires aux plus démunis. Les Ports peuvent contribuer à réduire les conséquences sociales de cette période difficile. Pouvez-vous nous expliquer, en quelques mots, en quoi consiste cette initiative ou les autres actions que vous avez mises en œuvre pour soutenir la population ?

Vicent Palací, Valencia Port – Aportem, l’Association port solidaire de Valence, vient en aide à la population riveraine en remettant des bons alimentaires. Des centaines de familles ont ainsi pu se procurer des produits de première nécessité. Avant l’état d’urgence, Aportem intervenait dans les écoles pour distribuer des petits-déjeuners et des goûters aux enfants les plus démunis. Étant donné que les écoles sont fermées, elle a décidé de distribuer des bons alimentaires. 205 familles d’enfants scolarisés dans les écoles locales ont pu en profiter, ainsi que 129 adultes et 69 enfants qui fréquentaient habituellement el « Puchero Portuario » (la Marmite portuaire), une initiative de l’association des travailleurs portuaires.

Aportem © ValenciaPort