Du 8 au 13 février 2020, le Forum urbain mondial (WUF10), convoqué par ONU-Habitat, a réuni plus de 17 000 participants et intervenants à Abu Dhabi. La communauté internationale a participé à une table ronde sur l’Agenda AIVP 2030, organisée par l’AIVP, et notre association a signé un protocole d’entente (MoU) avec ONU-Habitat.
Jamais les enjeux n’ont été aussi élevés. Jamais nous n’avons été aussi déterminés à faire entendre la voix des villes portuaires au plus haut niveau politique. C’est pourquoi l’AIVP, représentée par son président, M. Philippe MATTHIS, son Directeur général, M. Olivier LEMAIRE, et son consultant externe en stratégie, M. José SANCHEZ, a participé à la 10ème édition du Forum urbain mondial (« WUF » par son acronyme anglais pour World Urban Forum), s’engageant dans une collaboration plus étroite avec ONU-Habitat.
Le WUF, la plus importante rencontre internationale sur le développement urbain durable, est l’occasion de prendre le pouls des discussions engagées au niveau mondial. Elle est organisée par ONU-Habitat, l’agence des Nations unies responsable des établissements humains. Son objectif est de promouvoir l’urbanisation durable comme moteur du développement et de la paix afin d’améliorer les conditions de vie pour tous. ONU-Habitat oriente le débat mondial en matière de développement urbain durable à l’appui d’initiatives telles que le Nouveau Programme pour les villes. L’AIVP s’est rendue à Abu Dhabi pour, au travers de son Agenda 2030 élaboré dans une perspective mondiale, rendre compte de la situation des villes portuaires et expliquer pourquoi elles jouaient un rôle déterminant dans le développement durable. Si nous parvenons à faire de la prochaine décennie une Décennie d’action (#decadeofaction), les villes portuaires seront à l’avant-garde des innovations pour sauver la planète.
Signature d’un MoU entre l’AIVP et ONU-Habitat : un nouveau cadre de coopération pour des villes portuaires durables
L’AIVP et ONU-Habitat coopèrent depuis plusieurs années, notamment dans l’objectif de donner la parole à l’ONU lors des conférences de l’AIVP. Les deux institutions ont toutefois convenu qu’il était temps d’avancer et d’entamer une coopération plus structurée pour les années à venir. La signature d’un MoU garantit la présence de représentants des deux structures aux réunions organisées autour du thème des villes portuaires par chacune d’entre elles. Les autres points principaux de l’accord comprennent la co-édition d’ouvrages, des projets de recherche communs et la préparation d’une nouvelle déclaration pour des relations Ville Port durables. D’autres actions sont à l’étude dont nous reparlerons en temps voulu.
Les villes portuaires, relais du développement durable mondial : l’Agenda AIVP 2030
L’AIVP a déjà, à plusieurs reprises, mis en avant le fait que les villes portuaires sont des ambassadeurs du développement durable. Tous les habitants des villes portuaires ou tous ceux qui en sont proches savent à quel point ces territoires sont en lien avec l’extérieur et comment ils peuvent être affectés par une décision prise à des milliers de kilomètres.
C’est pourquoi, le 10 février 2020, nous avons organisé une table ronde intitulée « Les villes portuaires, relais du développement durable mondial : l’Agenda AIVP 2030 ». Le principal sujet de discussion portait sur la relation entre les initiatives mondiales, comme l’Agenda AIVP 2030 ou le Nouveau Programme pour les villes, et les actions menées aux niveaux national, régional et local.
M. Marco Kamiya, directeur du département Économie et finances urbaines d’ONU- Habitat, a souligné l’importance de la diffusion des connaissances et du leadership mondial exercé depuis des dizaines d’années par des organisations comme l’ONU ou l’ AIVP (télécharger sa présentation PDF). Ce point de vue va dans le sens de celui exprimé initialement par le président de l’AIVP concernant la démarche qui avait sous-tendu l’élaboration l’Agenda AIVP 2030 et les raisons de son succès (plus 80 organisations le soutiennent aujourd’hui dans le monde entier).
Au niveau national, nous avons appris que l’Observatoire national des villes côtières et des ports du Mozambique, en cours de création, allait proposer un nouvel espace de dialogue sur les relations Ville Port pour permettre aux acteurs locaux d’accéder à des informations pertinentes (télécharger la présentation PDF).
A l’échelle régionale, Mme Leproust-Houllier, Le Havre Seine Métropole (France), s’est exprimée sur le processus de transformation de la Smart-Port City normande. Le programme éponyme comprend plusieurs projets visant à faciliter la mise en place de la transition énergétique, d’une mobilité durable et de nouveaux modèles de gouvernance. Plus concrètement, le Port, la Ville et la Région travaillent avec des entreprises sur des projets centrés sur la production d’énergie éolienne en zone portuaire, avec un objectif de sensibilisation du public et de protection de la biodiversité locale. La plateforme Smart Data Services a également été créée (télécharger la présentation PDF).
Lors de son intervention, M. Pedro Marin Cots, de la ville de Malaga (Espagne), a évoqué les opportunités résultant d’un partenariat Ville Port dans le cadre du réaménagement du waterfront et de son ouverture aux citoyens. Il a toutefois indiqué qu’il fallait savoir gérer cette réussite. Les retombées économiques du nouveau tourisme portuaire soulèvent des enjeux, tels la massification urbaine et la touristification intensive du centre-ville. Dans le même temps, le port contribue également à la réalisation de l’objectif zéro émission en menant des actions spécifiques comme l’installation du courant de quai (télécharger sa présentation PDF).
Parmi les personnes présentes dans le public, M. Amadou Ka, président du port de Dakar (Sénégal), a abordé les difficultés rencontrées par les villes portuaires africaines. Il a expliqué que ces dernières devaient s’inspirer des autres villes, tout en insistant sur la nécessité qu’elles ont de mettre au point des solutions spécifiques. M. Hugues Parant, Directeur général d’Euromediterranée (France), a par ailleurs indiqué que les villes portuaires devraient davantage prendre en considération la rapidité de la transformation sociétale. Les nouveaux rythmes, plus faciles à appréhender par la ville, posent davantage de difficultés aux ports. La société évolue en effet tellement vite, à un rythme jamais observé, que les infrastructures ou l’économie peinent à suivre la cadence.
Le message principal qui ressort de la session, et de la conférence en général, est que les acteurs des villes portuaires agissent réellement en faveur du développement durable. Par contre, comme l’a signalé M. Marin Cots, il convient d’agir rapidement, avant qu’il ne soit trop tard !
Une participation fructueuse, avec de nouvelles collaborations et de nouveaux partenaires à l’horizon
Le WUF a été l’occasion pour l’AIVP de créer de nombreux contacts avec la perspective de nouvelles collaborations. La participation de la délégation française a été coordonnée par le Partenariat français pour la ville et les territoires (PFVT), lequel avait mis à la disposition des professionnels français un espace de rencontres et d’échanges. La déclaration finale du WUF reflète les débats qui ont au lieu au cours de toutes les sessions, notamment celle de l’AIVP. Nous nous associons bien sûr pleinement à cette déclaration que nous nous efforcerons de mettre en œuvre.
Après cette semaine intense, nous attendons avec impatience le prochain WUF, qui se déroulera à Katowice, en Pologne, en 2022, afin de continuer à œuvrer en faveur des villes portuaires du monde entier.