Le port s’impose de plus en plus comme un acteur économique et urbain de premier plan. La relation entre la ville de Port Louis et le port s’est beaucoup resserrée ces temps-ci. Elle est devenue progressivement plus palpable et s’inscrit dans une logique gagnant-gagnant. D’ailleurs la municipalité de Port Louis a été partie prenante dans un bon nombre d’activités organisées par la Mauritius Ports Authority (MPA) dans un passé récent, telles une journée récréative pour les enfants de Roche Bois et des régions avoisinantes en août 2018 ou le vernissage d’une exposition organisée au Café du Vieux Conseil, dans le cadre d’un concours de peinture « Le Port en Images ». Cette activité organisée le 3 septembre 2018 était destiné aux élèves du cycle secondaire de la région de Port Louis.
Il ne s’agit plus de se limiter à l’évolution de la limite physique de l’espace portuaire, mais de prendre en compte à la fois la profondeur urbaine et les dimensions fonctionnelles (le développement harmonieux de l’espace portuaire, les défis du changement climatique, etc.) Dans cet esprit, un consensus s’est peu à peu développé pour créer une plateforme commune MPA/Municipalité de Port Louis/Port Users’ Council afin de convenir d’un dialogue constant ville/port/entreprises/citoyens pour promouvoir la pluralité des espaces portuaires et une relation diversifiée entre les espaces portuaires et urbains, lesquels appellent des réponses spécifiques selon les acteurs concernés.
Cette collaboration s’est matérialisée et renforcée par la signature d’un accord de partenariat entre la MPA, la Municipalité de Port Louis et le Port Users’ Council le 18 février dernier. La cité de Port-Louis en tant que première interface avec le port, va bénéficier à travers cet accord d’un financement à hauteur de deux millions de roupies annuellement. Cette somme sera utilisée pour la concrétisation de petits projets touchant au bien-être du quotidien des habitants des régions avoisinantes du port, notamment celles de Bain des Dames, Roche Bois, les Salines, etc.
Ce partenariat permettra aussi à la MPA et la Municipalité de Port Louis d’œuvrer ensemble pour l’institution d’une mission désormais citoyenne d’où émergera la notion de port/ville durable, avec la mise en commun des réflexions, la mutualisation des informations nécessaires et en finalité la réussite de la mixité ville et port pour le bien-être de nos citoyens.
Pour la petite histoire, en 1715, sachez que c’est au Port Nord-Ouest que les français prirent possession de Maurice. C’est à partir de 1735, sous le règne de Mahé de La Bourdonnais, que Port-Louis connût neuf années de transformation radicale. Favorisant les prémices d’une activité commerciale, le nouveau gouverneur savait ce qu’il fallait pour faire de Port-Louis un port digne de ce nom, avec des bateliers, des dockers, des entrepôts, des services portuaires de base et un chantier naval. Le port fut aussi un témoin direct du peuplement de cette cité portuaire composé essentiellement d’artisans, commerçants, tailleurs de pierres, pêcheurs et entrepreneurs.
Le protocole d’accord entre la MPA et la Municipalité de Port Louis s’inscrit dans la logique de l’agenda 2030 de l’Association Internationale Villes et Ports (AIVP), réseau mondial des villes et des ports. D’ailleurs, la MPA fut un des signataires de l’agenda 2030 lors de la conférence mondiale de l’AIVP tenue à Riga en 2019.
Pour atteindre les objectifs de la mixité villes et ports, l’établissement d’un Port Center est plus que nécessaire. Lieu d’interface ludique entre les citoyens, le Port Center va permettre de communiquer sur les missions, les projets et les métiers portuaires. Port-Louis est un laboratoire pour la ville et pour l’économie de demain, les innovations doivent y être encouragées.
D’autre part, cet accord permettra, lors des rencontres AIVP Océan Indien de poser les jalons d’une coopération régionale autour de thématiques porteuses d’avenir. Par une meilleure connaissance des dynamiques portées par l’ensemble des villes portuaires de la région, il sera possible de dégager les lignes de force d’action communes, pour le plus grand bénéfice de chaque initiative locale.