Défi(s)
Comment fluidifier et décarboner la logistique portuaire ?
Recommandation(s)
Utiliser la voie d’eau comme outil logistique pour la distribution urbaine de marchandises
La pression urbaine pour la création de nouveaux logements, services, etc. est toujours forte sur les ports urbains. Ce renforcement de la présence urbaine implique aussi plus de marchandises à acheminer pour répondre à des besoins croissants. Face aux risques de congestion dont souffre le réseau de transport, le recours à l’eau pour une distribution urbaine au coeur des villes s’avère une solution durable de plus en plus pertinente. De nouvelles filières se développent. Cela suppose toutefois une stratégie volontariste de tous les acteurs concernés.
Bonne pratique
Depuis septembre 2012, les marchandises alimentaires destinées aux magasins Franprix situés au cœur de Paris se distribuent via la Seine. Elles sont d’abord acheminées par conteneur entre le port de Bonneuil-sur-Marne et celui de la Bourdonnais dans le centre de Paris avant d’être livrées par camions pour le trajet final vers des magasins situés dans un rayon maximum de 4 km. En 2015 l’utilisation d’un second entrepôt à Bonneuil a permis d’augmenter le nombre de conteneurs transportés par voie d’eau à 42 par jour, et d’étendre l’approvisionnement à 300 points de vente. A terme l’objectif est de 48 conteneurs quotidiens représentant une économie de 450 000 km routiers chaque année et une réduction des émissions de CO² de 37%. Cette initiative permet également de développer les quais situés en zone urbaine et contribue à faire accepter les activités du port à la population parisienne.
Le transport fluvial est ainsi une excellente alternative pour la logistique urbaine du dernier kilomètre. Dans le cas de Paris, plusieurs projets pionniers utilisent la Seine comme canal logistique. Le projet Fludis propose un système combinant des barges électriques de 38 m de long, utilisées comme entrepôts flottants, avec des vélos électriques capables de distribuer 3000 colis par jour. Cela permet d’économiser jusqu’à 110 tonnes de CO2 par an.
Un autre exemple est celui du téléphérique développé par Citallios pour transporter 260 000 tonnes de terres depuis un chantier de construction à Clichy. Ce système original utilise des bennes transportant 20 tonnes de terres sur 400 m à 35 m de hauteur pour relier le site à des barges Cette solution permettra d’économiser 10 000 camions par mois et de réduire de 35% les émissions de CO2 en toute sécurité. D’autres solutions parisiennes utilisant des barges, telles que Green Deliriver, ont recours à des carburants alternatifs, tels que le biogaz, ou combinent différents véhicules électriques, tels que Green Switch Meridian. Ces exemples montrent le potentiel des fleuves pour une mobilité durable.
Franprix (+ vidéo) Fludis Téléphérique Téléphérique (2) ; Green Deliriver Green Switch Meridian