Théo Fortin, de l’équipe de l’AIVP, a représenté notre association lors de la conférence intitulée « Green Energy Ports » que notre adhérent de l’Autorité portuaire de Vigo (Espagne) a organisé les 18 et 19 juin 2024. Ce séminaire s’inscrit dans la stratégie de croissance bleue du port de Vigo et de ses partenaires locaux.
Une session sur l’économie circulaire dans les villes portuaires s’est tenue dans l’après-midi du 19 juin. Théo Fortin a modéré la session avec 3 questions-clés :
- La valorisation des déchets et l’écologie industrielle ;
- Le lien entre économie circulaire et transition énergétique notamment grâce aux biocarburants issus de déchets ;
- L’éco-conception et les mesures de réduction des déchets.
Javier Touza, président des armateurs de pêche de Vigo, a mis en avant 7 projets concrets pour rendre son secteur plus éco-responsable, dont par exemple l’usage de filets fabriqués à partir de produits recyclés, le retrofit des navires, ou encore la biométhanisation des sous-produits de la pêche (abats, restes, etc.). Il a rappelé que si nous voulons réussir la transformation écologique, il faut que tous les secteurs soient solidaires et que l’on garantisse une soutenabilité économique aux petites entreprises.
Andrea Ruzo, directrice générale de la fondation Ecoalf, a fait le lien avec l’un des projets présentés par Javier Touza : le recyclage des fibres de vêtements usagés pour fabriquer des filets de pêche. L’industrie textile est responsable d’un important volume de déchets. Elle a également expliqué que le meilleur déchet est celui que l’on ne génère pas, d’autant qu’une bonne partie des déchets terrestres se retrouvent au final dans nos océans.
Susanna Rubio, responsable du service environnement au port de Santander, a témoigné du défi que l’économie circulaire constitue pour un port multi vracs. De nombreux trafics de vracs solides et liquides différents transitent par le port de Santander, il est donc nécessaire de mettre en place des filières de recyclage des résidus et déchets pour chaque catégorie. La filière céréalière est un bon exemple. Elle produit des déchets organiques. Le port les récupère afin de les biométhaniser et de produire du biocarburant.
José Ignacio Villar Garcia, du port de Vigo, a mis en avant une initiative visant à recycler les bateaux de plaisance en fin de vie. Dans tous les ports, le stockage des navires de plaisance est un problème majeur. Quand ceux-ci arrivent en fin de vie, leur recyclage est mal aisé, car la plupart de ces navires ne sont pas éco-conçus. Le port de Vigo a mis en place avec ses partenaires locaux une filière de déconstruction et recyclage. José Ignacio a également présenté plusieurs initiatives de bonification afin d’inciter les opérateurs portuaires à générer moins de déchets lors de la manutention ou dans leurs installations.
Les quatre intervenants ont discuté avec la salle lors d’un échange très vivant. Les conclusions principales sont qu’une incitation financière pourrait être un outil majeur pour renforcer la circularité des activités portuaires. Il est aussi question de sensibilisation et de coopération, parce qu’aucun acteur ne pourra impulser le changement seul. Le port fait figure de point de connexion, afin de faire circuler les marchandises (dont les déchets), les personnes et les idées.